Analyse de Neil Young : Prairie wind

Il est vraiment difficile de trouver un musicien avec une discographie aussi grande et admirée que Neil Young. Depuis la fin des années 60, le Canadien a sorti plus de 40 albums, dont plusieurs sont aussi mémorables que le Harvest, the Rust never sleeps ou the Freedom. Même à 60 ans, Young est toujours à son meilleur niveau, comme il le montre dans son dernier album : Prairie wind.

Après une série d’albums douteux qui culminent avec l’album critiqué Are you passionate ? en 2002, beaucoup de critiques et de fans de musique pensaient que Neil Young était fini. Mais Young a surpris tout le monde en réalisant l’épopée Greendale (2003), musicalement intéressante et conceptuellement admirable : en imitant le meilleur Steinbeck, Young invente son univers dans sa Californie et, en se concentrant dans la famille Green, donne libre cours à des valeurs telles que la liberté, la paix et l’écologie qu’il défend depuis la fin les années soixante. Pour compléter ce renouveau particulier, Young a ravi ses fans en 2005 avec l’excellent Prairie wind, sans doute son meilleur album des 10 dernières années.

Avec la sortie du Prairie Wind, Young revient à son style folk-rock personnel qu’il a inventé au début des années 70, avec deux albums de grande qualité qui l’ont catapulté à la célébrité : Après gold rush (1970), tous les éléments principaux qui caractérisent l’univers particulier des jeunes se sont déjà réalisés : des vers complexes et suggestifs avec un accord intelligent de surréalisme, un accompagnement musical brillant, et la voix nasale de Young. Néanmoins, le succès de cet album n’est pas comparable à celui de Harvest (1971), sorti l’année suivante, et considéré par beaucoup comme son chef-d’œuvre. Cet album comprend le merveilleux single Heart of Gold -considéré par beaucoup de fans comme la plus grande chanson de Young – qui a donné à Young son premier nº 1 aux Etats-Unis. Prairie Wind est l’album le plus important de Young depuis la sortie de Harvest Moon en 1992.

L’album commence avec The painter, une belle chanson classique et mélodique de Young sur une femme peintre, et se poursuit avec No wonder, où les valeurs de Young sont évidentes dans les paroles comme « Somewhere a senator sits in a leather chair / Behind a big wooden desk / The caribou we killed mean nothing to him / He took his money just like all the rest » La troisième chanson, Falling off the face of the earth, continue cette série acoustique.

Dans Far from Home, le piano de Young commence à briller, et c’est encore plus évident dans It’s a dream, sans doute la plus belle chanson de l’album. Avec ses paroles réfléchissantes et le beau son du piano, la chanson fera en sorte que les fans de Young se souviendront de chansons comme Heart of gold ou le Western hero plus récent. C’est la chanson dans laquelle vous vous retrouverez probablement le plus à la fin de l’album… il s’agit d’un rêve, seulement un rêve….

Dans la chanson Prairie wind, le piano disparaît et la guitare acoustique prend le relais. C’est une belle chanson qui vous rappellera From Hank to Hendrix, l’une des chansons les plus aimées de Young. La vieille guitare est l’une des chansons les plus personnelles de tout l’album, avec la voix nasale de Young accompagnée d’un chœur très entraînant.

Dans He was the King Young chante sur le Roi, vous savez, Elvis Presley bien sur, comme il l’a fait dans l’une des chansons les plus célèbres de l’histoire, Hey, hey, my, my (….le Roi est parti mais ne sera pas oublié…) bien que le style soit très différent, l’album se termine avec When God mades me, une chanson intime et qui fait réfléchir sur la vie, Dieu et la foie.